L'impression que je peux prévoir les jours, les semaines et même les mois qui vont suivre. Un regard désespéré au calendrier. Des soupirs que j'écrase par milliers, des draps qui n'en finissent plus de pleurer. Devenir le silence, une ombre dans la nuit. Hurler dans le néant.
Larmes bleues, vertes, comêtes. Tu ris jaune, gorge rouge, tu peinds mes nuits de mauves. Tu m'rend vert, broie du noir, vieux désert. Mon squelette entre tes dents est un toast bien croquant. Bon appétit quand tu dégustes mes nerfs, plante ta fourchette dans mes circonvolutions.
Je me suis emmelés les doigts dans tes pinceaux et j'ai fourrer ma langue dans ton four chaud. Nous sommes de amants religieux, nous ne le faisons que très peu. Tu découpes dans mon corps des centaines de coeurs. Rimambelle, florilège, myriade. Les draps sont ridés, fatigués, lassés. Tu cries que tu n'as plus de voix. Pourquoi ? Pourquoi pas ? Ces mots qu'on hallucine s'allument dans la nuit. Feu follet néfaste pour guider les âmes perdues. Une heure de sommeil et mille de soleil. Je te gifle et tu me griffes. Nous faisons la paire, sans mer, de manches, à bal et à balais, de baudruche. Du luxembourg.
J'ai vu des orchidées pousser parmi les ordures et des génies venir de nulle part. J'ai senti l'odeur du sang dans les églises et celle de la paix dans les cimetières. Je me suis moqué de ceux qui s'abstenait, qui ne savait pas si, qui doutait. Je me suis moqué du monde, tout court. J'ai des regrets que même Dieu jalouserait, j'ai des remords que personne ne jalouse. J'ai encore mille choses sur ma liste. A faire, à gouter, à visiter, à envier, à imaginer, à vivre. Mais c'est trop long, c'est trop pesant, c'est le constat d'une vie. D'à peine 16ans.
Arracher tes cils, te les offrir en bouquet.
J'ai baclé ma vie, pour te séduire.
TOUT CE QUE TU SAIS FAIRE, C'EST SOUFFRIR.
On ne répond pas aux bonnes questions. Parce qu'elles sont justement bonnes. Parce qu'on avait même pas pensé à toute la profondeur qu'elle remue. Je parle des trippes et de la cervelle. Ses choses qui te retournent le crâne et te rendent si vulnérable. C'est là qu'on se dit - que je me dis - que les robots ont la belle vie.
